Les 4 plus grandes causes d’avaries de roulement

Vos machines tournantes tombent (trop) souvent en panne ? Seulement 4 causes d’avaries de roulements engendrent des arrêts machine réguliers : la lubrification, la contamination, la fatigue de la matière et enfin le montage. Voici comment les éviter et redonner de l’air à vos équipes de maintenance.

Lubrification inadaptée  : 36% des avaries

C’est la cause numéro 1 des dysfonctionnements et pannes de roulements.

Les symptômes les plus courants sont :

  • l’augmentation du frottement dans le roulement
  • l’échauffement anormal qui en résulte
  • un bruit plus important

La solution passe par 4 questions élémentaires :

Quel est le bon lubrifiant ?

Quand relubrifier?

Combien (avec quelle quantité)?

Comment (manuellement ou en automatique)?

Au plus tôt vous répondez correctement à ces questions, le mieux votre machine s’en portera.

Vous n’êtes pas sûr de pouvoir y répondre ?

Inutile de vous arracher les cheveux : contactez votre distributeur local ou un représentant chez le roulementier.

Autres points importants :

1/ Faites valider la sélection du lubrifiant adéquat pour l’application : calcul de la viscosité requise , l’indice de consistance NLGI pour les graisses, le type d’huile (minérale/synthétique) et  les propriétés du savon et les éventuels additifs

2/ Ne mélangez jamais 2 lubrifiants en cours de route sans validation préalable

3/ Mettez un terme au bourrage abusif des paliers : faites calculer l’appoint strictement nécessaire par le roulementier ou le fabricant de lubrifiant, ainsi que l’intervalle optimal

4/ Fiabilisez la lubrification dans les zones critiques ou difficiles d’accès par l’utilisation d’un système de lubrification automatique

Pollution : 14% des avaries

Le film d’huile séparant les éléments roulants des pistes ne fait que quelques microns. Toute particule étrangère pénétrant dans le roulement provoquera donc un contact métal-métal dangereux.

1/ Entreposez les lubrifiants dans des fûts propres, hermétiques et protégés de l’humidité ;

2/ Ajoutant une filtration à vos systèmes de lubrification : poussières et agents chimiques auront ainsi moins d’impact ;

3/ Contrôlez régulièrement l’état de vos étanchéités : détectez les marques d’usure, les marquages au niveau de l’arbre ainsi que les fuites d’huile.

4/ Mettez à niveau vos étanchéités : trouvez le compromis adéquat en terme de protection et température de fonctionnement en impliquant le distributeur dans le choix de matériau, du profil et des propriétés mécaniques

Montage inapproprié  : 16% des avaries

Les « autopsies » font régulièrement état de coups excessifs durant le montage.  Le recours à des outils inappropriés est également fréquemment constaté.

Résultat : augmentation du bruit, vibration et température apparaissent dès le démarrage.

Comme déjà évoqué en détail , une bonne préparation est primordiale :

1/ Respecter l’ajustement requis pour l’application : contrôler les diamètres d’axe et d’alésage de paliers

2/ Effectuer un groupage des éléments associés : paliers, roulements, manchon éventuel, bagues d’étanchéité, entretoises et lubrifiant requis pour l’application

3/ Positionnez correctement les bagues d’arrêts : respectez le sens de montage préconisé par le constructeur (palier libre et palier fixe). Si vous n’êtes pas sûr : demandez au roulementier le positionnement optimal (il n’y a pas de règle absolue en la matière)

4/ Soyez prévoyant et orientez la désignation roulement (présente sur la face latérale) du côté le plus visible lors de l’ouverture du palier

5/ N’appliquez aucun effort via les billes ou rouleaux lors du montage : une fois le roulement à l’arrêt, le film d’huile n’existe tout simplement plus. Chaque coup est alors encaissé directement par les éléments roulants et la piste. Utilisez par conséquent uniquement l’outillage approprié (tels que les douilles de frappe pour roulements rigides à billes) afin de ne pas entamer la durée de vie

6/ Suivez scrupuleusement les instructions en matière de réduction de jeu interne du roulement pour les roulements à rotule sur billes et à rouleaux, dans le cadre d’un montage avec alésage conique

6/ Ne le reportez pas à plus tard : formez vos équipes aux méthodes de montage

7/ Si ce n’est pas fait : mettez à leur disposition les appareillages appropriés (qu’ils auront normalement eux-mêmes appréhendés durant la formation)

Fatigue de la matière : 34% des avaries

De manière générale, les roulements sont fabriqués pour tourner plusieurs milliers d’heures. Cependant, s’ils subissent des charges parasites tout au long de leur fonctionnement, leur durée de service effective sera bien plus réduite que prévu.

D’où viennent les charges parasites ?

1/ Le mésalignement présent entre les paliers

2/ Une tension de courroies trop importante

3/ Un balourd engendré par un ou plusieurs organes de la machine : roues de ventilateur, le plus souvent

4/ Un mauvais dimensionnement de roulement

5/ Une classe de jeu inadéquate pour l’application

6/ Des écarts de températures trop importants : le jeu dans le roulement s’annule ou passe en précharge (jeu négatif)

Ces défauts structurels requièrent des mesures plus contraignantes, et plus coûteuses :

  • Arrêt de la machine
  • Démontage éventuel
  • Ré-alignement
  • Re-design des paliers

Conclusion

Les avaries de roulement prématurées surviennent très souvent à la suite d’une lubrification défaillante et dans une moindre mesure, d’un montage mal effectué. Ils peuvent être évités moyennant une sensibilisation des équipes à ces questions. La formation en amont reste la réponse la plus efficace.

Les problèmes de fatigue prématurée font le plus souvent suite à un fonctionnement défaillant de la machine et requièrent une intervention beaucoup plus conséquente.

Plus que jamais, une procédure d’inspection de roulement (avec l’aide d’un expert) ainsi qu’un suivi pertinent des indicateurs d’état de la machine aideront à identifier la cause primaire et apporter les réponses adéquates.